Meuh nan, pas culpa du tout 🤣
N'empêche, l'art de la mise en scène, le découpage, toussa toussa, c'est tout de même l'un des points forts d'Hermann, outre son évolution graphique
Meuh nan, pas culpa du tout 🤣
N'empêche, l'art de la mise en scène, le découpage, toussa toussa, c'est tout de même l'un des points forts d'Hermann, outre son évolution graphique
C'est très vrai. Après, certains adorent son rapport au cinéma ; d'autres moins car ils estiment que la BD n'est pas une sorte de cinéma du pauvre mais doit développer son propre langage plutôt que singer celui du cinéma. Selon moi, les deux approches peuvent cohabiter. Je pense aussi que le cinéma s'est ponctuellement laissé influencer par la BD, même si c'est allé plus souvent dans un sens que dans un autre. Ce n'est pas une route à sens unique.
Enfin, comme toujours, on ne peut pas plaire à tout le monde...
Ça me semble le bon moment pour rappeler une certaine dédicace de Roman Polanski en tête d'une certaine monographie... 😊
Ça me semble le bon moment pour rappeler une certaine dédicace de Roman Polanski en tête d'une certaine monographie... 😊
C'est ce qui s'appelle : "Tomber à propos !" 🙂 ... et sans se faire mal !
Ça me semble le bon moment pour rappeler une certaine dédicace de Roman Polanski en tête d'une certaine monographie... 😊
C'est exact. Je n'ai aucune idée du nombre de dessinateurs bd qu'Hermann aura pu influencer par son travail sur le découpage.
Y a t'il un avant et un après Hermann dans le petit monde de la bd ?
Ça me semble le bon moment pour rappeler une certaine dédicace de Roman Polanski en tête d'une certaine monographie... 😊
C'est exact. Je n'ai aucune idée du nombre de dessinateurs bd qu'Hermann aura pu influencer par son travail sur le découpage.
Y a t'il un avant et un après Hermann dans le petit monde de la bd ?
Il y a plusieurs dessinateurs en effet qui se réclament de son héritage. Les noms qui me viennent à l'esprit sont Philippe Francq, Philippe Jarbinet, Philippe Xavier, Philippe Tiburce Oger, Marc Bourgne, etc. Mais il s'agit davantage de son dessin dans sa globalité que de son sens du rythme et du découpage. Lequel est plus difficile à imiter car il renvoie davantage à un "feeling" personnel qu'à un élément observable et réplicable comme un style de dessin. Larcenet est plus dans ce cas de figure : son style graphique n'a rien à voir avec celui du sanglier mais ses références se situent plutôt dans la sphère de la gestuelle et du découpage. Des éléments (peut-être ?) plus abstraits.
Sinon, je ne pense pas qu'on puisse évoquer un avant et un après Hermann. Lui-même s'inscrit dans le courant réaliste européen créé par Jijé. Raisonnablement, on parlera d'influences plutôt que de révolution.
En revanche, je crois qu'on peut parler de révolution concernant la mise en couleur : l'arrivée de Fraymond a changé la donne. Avant, les dessinateurs se contentaient de mettre en couleur sommairement leurs BD, par applats simples. Fraymond a tout bousculé avec sa palette très large et riche. Depuis, les auteurs se sont mis au diapason et personne ne conçoit plus une bonne BD sans bonnes couleurs. C'est bien sûr grâce à Fraymond mais aussi au sanglier qui a compris le role que la couleur pouvait jouer et lui a laissé l'espace nécessaire à son épanouissement.
Fine observation, not' bon ouaibmaistre à nous z'autres qu'on a, et il me semble que parmi tous ceux que cette collaboration aura éclairés on peut compter Cosey, quand bien même la "filiation" ne saute pas aux yeux (mais aux bleus de coloriage bien, comme dit par chez toi-z'autre). 😀
Parmi les auteurs qu'Hermann aura influencés il me semble, Yves, qu'on peut ajouter à ta liste Franz, et pas seulement parce qu'il a repris le flambeau d'Hermann.
Franz était capable de proposer du dessin "humo" mais c'est dans sa veine réaliste qu'il m'a impressionné, notamment par son traitement des matières -- dont je serais bien incapable de déterminer d'où il le tenait, pour autant qu'il l'ait tenu de quelqu'un. C'est assez rare, les dessinateurs qui créent leur propre traitement des matières (et bien sûr Hermann n'est pas la moitié de la queue d'un !).
Il y avait Daniel Hulet aussi, dont le trait m'evoquait Hermann.
Cosey, j'y ai pensé, mais autant que je m'en souvienne, avant même les couleurs de Fraymond, j'avais été impressionné par celles de François Bourgeon et Les Passagers du Vent.
Faudrait que je l'ouvre à nouveau, mais dans le livre de Duc, L'art de la BD, il y avait un peu chapitre sur les artistes de la couleur. Sans doute était-ce une évolution naturelle dans la bd.
Hulet, très certainement. Franz aussi. Cosey, j'en suis moins certain. Après, une influence est polymorphe et donc souvent imperceptible. Qui aurait pu penser à Larcenet s'il ne l'avait pas revendiquée lui-même ?...
Sinon, les couleurs de Bourgeon allaient dans la bonne direction mais j'estime, peut-être à tort, que la pallette de Fraymond était plus révolutionnaire. Et comme ils ont sévi à la même époque, j'ai aussi tendance à souligner son apport plutôt que celui de Bourgeon.
j'avais été impressionné par celles de François Bourgeon et Les Passagers du Vent.
Sinon, les couleurs de Bourgeon allaient dans la bonne direction mais j'estime, peut-être à tort, que la pallette de Fraymond était plus révolutionnaire. Et comme ils ont sévi à la même époque, j'ai aussi tendance à souligner son apport plutôt que celui de Bourgeon.
Pour moi, vous avez tous les deux raisons !
Bourgeon, à mon sens, avait ouvert la voie. A l'époque, moi aussi j'étais en admiration, c'était un précurseur dans le sens où il donnait du relief à ses couleurs, mais Hermann avec Sarajevo-Tango, On a tué wild Bill et Caatinga a révolutionné le tout !
Aucune comparaison, et même si j'aime toujours le dessin et les couleurs de François Bourgeon, Hermann remporte haut la main ma préférence ! Disons que Bourgeon, ça reste la nostalgie de la découverte de l'époque.
Bourgeon, à mon sens, avait ouvert la voie. A l'époque, moi aussi j'étais en admiration, c'était un précurseur dans le sens où il donnait du relief à ses couleurs, mais Hermann avec Sarajevo-Tango, On a tué wild Bill et Caatinga a révolutionné le tout !
Pour être honnête, je ne sais pas si on peut affirmer que Bourgeon a ouvert le voie. Le tome 1 des Passagers du vent sort le même mois de la même année (janvier 1980) que Les héritiers sauvages, premier album dont les couleurs sont signées Fraymond (qui deux ans auparavant avait déjà collaboré avec Dany sur Olivier Rameau). Photo finish ?
En revanche, les albums que tu cites ensuite sont sortis bien ultérieurement, à une époque où la couleur directe était déjà popularisée. Ce sont des albums importants, de là à dire qu'ils ont révolutionné la BD... Franchement, je n'oserais pas le prétendre.
Ce sont des albums importants, de là à dire qu'ils ont révolutionné la BD... Franchement, je n'oserais pas le prétendre.
Oui mais moi je peux ! Et je n'hésite pas à l'affirmer, même avec (surtout avec 😉) un partit pris bien évident !
Le tome 1 des Passagers du vent sort le même mois de la même année (janvier 1980) que Les héritiers sauvages, premier album dont les couleurs sont signées Fraymond
C'était deux mises en couleurs différentes... Ce qui me fait dire cela, c'est que Bourgeon allait plus (tout au moins, je le pense) dans le sens de ce qu'allait faire Hermann. C'est en cela que je parle de précurseur.
Mais je ne retire rien au talent de Fraymond, qui allait éclater dans les albums suivants.
Ce sont des albums importants, de là à dire qu'ils ont révolutionné la BD... Franchement, je n'oserais pas le prétendre.
Oui mais moi je peux ! Et je n'hésite pas à l'affirmer, même avec (surtout avec 😉) un partit pris bien évident !
Le tome 1 des Passagers du vent sort le même mois de la même année (janvier 1980) que Les héritiers sauvages, premier album dont les couleurs sont signées Fraymond
C'était deux mises en couleurs différentes... Ce qui me fait dire cela, c'est que Bourgeon allait plus (tout au moins, je le pense) dans le sens de ce qu'allait faire Hermann. C'est en cela que je parle de précurseur.
Mais je ne retire rien au talent de Fraymond, qui allait éclater dans les albums suivants.
C'était vraisemblablement dans l'air du temps. Donc davantage le fruit d'une évolution naturelle que d'une révolution menée par une seule personne, qu'elle s'appelle Bourgeon ou Fraymond.
Ce qui nous ramène par la bande à Cosey. Qui, avec sa série Jonathan, a amené un vent de fraîcheur sur la BD (à partir de 1975). Et une façon d'harmoniser trait et couleur de manière inédite et novatrice. Après réflexion, je me demande si ce n'est pas lui le "révolutionnaire" de la mise en couleur. Il aurait ainsi ouvert la voie à Bourgeon et à Fraymond. Et à d'autres par la suite.
Avec le recul, je trouve que ça se tient. Même si, encore une fois, c'était aussi dans l'air du temps.
Interview pour le magazine Forbes.fr : Rencontre avec Hermann, auteur de bandes dessinées : Jeremiah, Les Tours de Bois-Maury, Comanche, Duke - Forbes France