Infos générales :
> BD no. 26
> Un port dans l'ombre
> Collection Repérages
> 44 pages
> Sorti en 2005
Editeur :
> Dupuis
Scénariste :
> Hermann
Dessinateur :
> Hermann
Résumé :
Avis de tempête. Milova aurait bien aimé voir le monde, quitter enfin son port d'attache. Cette barque aurait dû l'y aider... Quand Jeremiah et Kurdy la repêchent et la ramènent à la vie, ils se proposent de la reconduire chez elle. Mais Milova a peur. Peur de retourner d'où elle vient. Peur d'être battue par son frère, peur d'être rejetée par la communauté, peur d'être punie par Jason, le grand maître. Nos deux amis ont beau se montrer rassurants, quand ils arrivent au port, ils comprennent vite les raisons qui l'ont poussée à fuir. Le village est coupé du monde. La Bible y est le seul livre en circulation et la crainte de l'étranger y est pour le moins farouche. Leur présence dérange, ils le sentent bien. Mais ce qu'ils ignorent encore, c'est que les armes qu'ils portent sur eux attisent la convoitise de quelques-uns qui, comme Milova, aimeraient s'en aller. La révolte gronde... Jeremiah et Kurdy s'en rendront-ils compte à temps? (Dupuis)
Infos générales :
> Tirage de tête, format 22 x 32
> Un port dans l'ombre
> Editions Erko
> 54 pages (postface de 10 pages de croquis + 1 ex-libris)
> Sorti en 2005
Interview Hermann (publiée en 2005) :
Alors que son prochain album n’est pas encore disponible en librairie (avril 2005), Hermann a accepté de lever un pan du voile qui recouvre le nouvel opus de Jeremiah, Un Port dans l’Ombre.
Hermann, question traditionnelle, de quoi parle votre nouvel album ?
En gros, voici la trame du récit : Jeremiah et Kurdy sauvent de la noyade une jeune fille. Comme ils la ramènent chez elle, ils découvrent qu’ils ont échoué dans un village où vit une communauté ultra religieuse qui ne paraît pas les accueillir à bras ouverts. Ce village est un petit port qui est plongé perpétuellement dans une semi obscurité à l’image de la mentalité qui l’anime. Comme le village est inaccessible par la route, nos deux héros ont été obligés de laisser derrière eux leurs motos ainsi que leurs armes. Ils vont s’apercevoir, au fil des heures, qu’une fois qu’on y a pénétré, il est interdit à quiconque de quitter le village. Ils vont donc petit à petit se heurter à ses habitants sans soupçonner qu’un groupe d’ados rebelles n’attendait que leur arrivée pour prendre les devants et déclencher un vent de révolte après avoir dérobé les armes abandonnées par Jeremiah et Kurdy ; l’histoire tourne alors à un véritable jeu de massacre inspiré par la tuerie du Lycée de Columbine à Littleton, Colorado.
Cet album se démarque-t-il de ce que vous avez déjà réalisé dans « La Secte » par exemple ?
Oui. Ici, il ne s’agit pas d’une secte mais d’une communauté religieuse très fermée comme on en trouve aux Etats-Unis. Celle-ci repose sur les fondements d’une religion reconnue comme telle et non sur la dérive autocratique d’un gourou. Les habitants de cette communauté se soumettent aux préceptes millénaires que leur impose leur foi obscurantiste nourrie par la seule et unique lecture de la Bible. Par ce côté, ses habitants s’apparentent davantage à la tante Martha qu’aux personnages de « La Secte. »
Difficile de ne pas y voir une nouvelle attaque indirecte contre une certaine Amérique.
Je pourrais difficilement le nier, c’est un de mes chevaux de bataille.
N’avez-vous pas l’intention d’un jour vous attaquer de manière plus directe, plus frontale à l’Amérique de George W. Bush, comme vous l’aviez fait pour la guerre en Bosnie avec Sarajevo Tango ?
Oui, c’est un projet mais il est encore un peu flou. En fait, j’attends que le gouvernement en place à la Maison Blanche s’enfonce encore un peu plus dans la boue pour m’y attaquer. Ce qui ne saurait tarder. Disons que le projet me trotte dans la tête mais il n’a pas encore pris forme.
C’est un secret pour personne, vous cherchez continuellement à vous renouveler sur le plan technique. Il semblerait que ce soit encore le cas sur cet album.
En effet, j’avais déjà, il y a quelques années, légèrement modifié mon approche du trait dans ma technique de mise en couleurs directes. Cette fois-ci, on peut dire que c’est un véritable retour aux sources. J’ai opté carrément pour un traitement des contours au pinceau et non au crayon parfois rehaussé à l’aquarelle, ce qui donne un dessin, me semble-t-il, plus clair et donc plus lisible. Je dois avouer que j’y prends un réel plaisir.
Autre question traditionnelle, quels sont vos projets dans un proche avenir ?
Après le Jeremiah que je devrais terminer vers la fin mars, je commencerai un album avec le fiston pour Casterman : ce sera la bio du Dracula historique, Vlad l’Empaleur. Puis, ensuite, je peux l’annoncer : il y aura un Bois-Maury ! Et enfin, après le Bois-Maury, un nouveau Jeremiah. Voilà, vous savez tout !
Hermann, merci.