Donc, j'aimais bien Bouncer. J'aimais bien jusqu'à ce que j'ouvre Hécatombe, le dernier album en date.
Le choc 😲
J'ai pas pu le lâcher avant la dernière case, souffle coupé le gars, et à peine fini, je l'ai relu depuis le début à nouveau d'une seule traite.
C'est comme quand je découvrais gamin les Blueberry et les Comanche, Balade pour un cercueil et Le ciel est rouge sur Laramie.
Ce Niveau là
Ah ben là, y a pas à dire, tu sais donner envie. Je m'en vais l'acquérir fissa.
À noter qu'il existe dans une superbe édition Noir et Blanc, même si la version couleur est tout à fait satisfaisante.
Pour revenir à Hécatombe, sans rien spoiler, c'est peu dire qu'il porte bien son titre 😉
À noter qu'il existe dans une superbe édition Noir et Blanc, même si la version couleur est tout à fait satisfaisante.
Je n'en doute pas. Mais je me satisferai de l'édition standard.
Pour revenir à Hécatombe, sans rien spoiler, c'est peu dire qu'il porte bien son titre 😉
J'en doute encore moins. Je pense que le tandem Jodorowski/Boucq est encore plus meurtrier que celui que je forme avec le sanglier ! 😜
N'empêche, si je me fie aux visuels de couvertures des tomes 10 et 11, je vais encore avoir droit à des personnages au visage tatoué !? 😒
J'aurais pensé que l'univers d'auteur de ceux de Bouncer était un peu plus riche de variété...
Perso je trouve que les pages de Boucq sont faites pour être lues en couleur, même si dans les scènes nocturnes souvent les cases manquent un peu de lisibilité...À noter qu'il existe dans une superbe édition Noir et Blanc, même si la version couleur est tout à fait satisfaisante.
Vu.Reste, bien sûr, l'incroyable dessin de Boucq. Pour tout dire, je me régale tellement que j'ai même commandé le DVD "La journée".😍
C'est trop court mais intéressant (mais trop court).
Un regret : pas un mot sur le scénario. Telle que c'est réalisé, on jurerait qu'à chaque page Boucq part de rien, qu'il improvise sur le motif. Bizarrement, dans un autre film de la société Kanari consacré à Largo Winch, on voit Van Hamme attaquer une page de scénario apparemment au jugé, comme si une case poussait l'autre, sans vue d'ensemble.
Reste la magie du pinceau inspiré courant sur le papier.
C'est beau, le talent !
Dans un autre film des mêmes éditions Kanari, "La page 52", qui suit la réalisation par Mézières de la page 52 de "Souvenirs du futur" (aka "L'avenir est avancé" volume 1), on y voit Mézières travailler cinq jours durant sur sa planche. Ce qui est assez stupéfiant, c'est que Mézières en avait beaucoup perdu, artistiquement parlant, alors que Boucq, lui, semble en pleine possession de ses moyens en abattant une planche techniquement admirable par jour...
Dans un autre film des mêmes éditions Kanari, "La page 52", qui suit la réalisation par Mézières de la page 52 de "Souvenirs du futur" (aka "L'avenir est avancé" volume 1), on y voit Mézières travailler cinq jours durant sur sa planche. Ce qui est assez stupéfiant, c'est que Mézières en avait beaucoup perdu, artistiquement parlant, alors que Boucq, lui, semble en pleine possession de ses moyens en abattant une planche techniquement admirable par jour...
Boucq est un virtuose. Bien sûr, il y a beaucoup de travail en amont et une faculté de concentration exceptionnelle. Mais tout paraît facile quand il s'exécute. C'est fascinant à regarder. Et écœurant. Surtout écœurant. 😅
Officiellement c'est à partir du tome 10 que Boucq signe seul "Bouncer".
J'ai fini ce nouveau diptyque 10-11.
Là encore le dessin de Boucq est quasi irréprochable (je trouve que Bouncer ne ressemble plus vraiment à celui du début de la série, mais après tout Red Dust aussi a évolué en même temps qu'Hermann...), en revanche côté dialogue c'est vraiment un peu lourdingue. Tenter d'imiter le langage parlé est casse-binette (il n'y a qu'un Céline), mais faire parler des ruffians comme dans les livres, ça passe mal également (chez moi du moins).
Du côté de ce qu'Yves qualifie de "pinaille" (mais qui chez moi a le don de suspendre ma crédulité), on en a encore ici...
C'est la seconde fois qu'on nous fait le coup de l'explosif improvisé avec les moyens du bord. Dans un album précédent, Bouncer, dans une ferme encerclée, demande à un gamin de réunir tout ce qu'il trouvera de "ferraille", qui au bout de la séquence est devenue de la limaille, avec quoi Bouncer remplit un plein chaudron à quoi il ajoute de la poudre (où ont-ils trouvé toute cette poudre ?). Ici, c'est Job qui se faufile dans une crevasse qui débouche sur le lieu de détention de ses amis et dont les parois, miracle !, contiennent du soufre et du salpêtre ; ça tombe rudement bien parce que Job avait justement sur lui des sacs vides inutilisés (c'est du moins la déduction qu'on est obligé de faire)... 🙄
Dans son célèbre Écrire un scénario, Michel Chion parle très bien de cette impression d'être pris pour un con...
Naturellement je ne lâche pas l'affaire, direction Hécatombe !
Officiellement c'est à partir du tome 10 que Boucq signe seul "Bouncer".
J'ai fini ce nouveau diptyque 10-11.
Là encore le dessin de Boucq est quasi irréprochable (je trouve que Bouncer ne ressemble plus vraiment à celui du début de la série, mais après tout Red Dust aussi a évolué en même temps qu'Hermann...), en revanche côté dialogue c'est vraiment un peu lourdingue. Tenter d'imiter le langage parlé est casse-binette (il n'y a qu'un Céline), mais faire parler des ruffians comme dans les livres, ça passe mal également (chez moi du moins).
Du côté de ce qu'Yves qualifie de "pinaille" (mais qui chez moi a le don de suspendre ma crédulité), on en a encore ici...
C'est la seconde fois qu'on nous fait le coup de l'explosif improvisé avec les moyens du bord. Dans un album précédent, Bouncer, dans une ferme encerclée, demande à un gamin de réunir tout ce qu'il trouvera de "ferraille", qui au bout de la séquence est devenue de la limaille, avec quoi Bouncer remplit un plein chaudron à quoi il ajoute de la poudre (où ont-ils trouvé toute cette poudre ?). Ici, c'est Job qui se faufile dans une crevasse qui débouche sur le lieu de détention de ses amis et dont les parois, miracle !, contiennent du soufre et du salpêtre ; ça tombe rudement bien parce que Job avait justement sur lui des sacs vides inutilisés (c'est du moins la déduction qu'on est obligé de faire)... 🙄
Dans son célèbre Écrire un scénario, Michel Chion parle très bien de cette impression d'être pris pour un con...
Naturellement je ne lâche pas l'affaire, direction Hécatombe !
Officieusement, il a signé To Hell seul. J'en suis (quasiment) certain.
Quant aux invraisemblances, elles ne me dérangent pas plus que ça tant qu'elles reposent sur un fond, même ténu, de logique et de réalisme. Je suis bon public. Mais je préférerai toujours un scénario coulé dans le béton et exempt de grosses ficelles. Sur ce point, je suppose qu'on sera d'accord.
Et comment ! Dans le genre fin de cycle, ça se pose un peu là...Pour revenir à Hécatombe, sans rien spoiler, c'est peu dire qu'il porte bien son titre
Inoubliable, pour moi qui ai découvert Comanche et Bernard Prince dans l'hebdo de l'époque. Je crois que je n'ai jamais retrouvé, jamais plus éprouvé un sentiment tout à fait identique, absolument comparable, pour aucune autre bédé, sinon le premier Djérémaille... C'est dire si Hermann compte dans mon petit panthéon perso à moi tout seul que j'ai...😍C'est comme quand je découvrais gamin les Blueberry et les Comanche, Balade pour un cercueil et Le ciel est rouge sur Laramie.
👍Mais je préférerai toujours un scénario coulé dans le béton et exempt de grosses ficelles. Sur ce point, je suppose qu'on sera d'accord.
Inoubliable, pour moi qui ai découvert Comanche et Bernard Prince dans l'hebdo de l'époque. Je crois que je n'ai jamais retrouvé, jamais plus éprouvé un sentiment tout à fait identique, absolument comparable, pour aucune autre bédé, sinon le premier Djérémaille... C'est dire si Hermann compte dans mon petit panthéon perso à moi tout seul que j'ai...😍
Si je peux me permettre, je pense que c'est davantage dû à l'âge auquel tu as fait la découverte des œuvres du sanglier qu'à la qualité des albums qui leur ont succédé.
Quand on est ado, notre cerveau est encore passablement frais et vierge de références culturelles. Il est facilement impressionnable. Avec le temps, l'esprit critique s'aiguise et ne se laisse plus aussi aisément séduire. Tu ne lis plus aujourd'hui avec la même candeur qu'à l'époque. Je le dis sans mettre en doute la légitimité de ton jugement sur les bouquins du sanglier, je la mets en perspective. 😉
Je constate très fréquemment en discutant avec les lecteurs que le facteur "coup de cœur d'ado" est récurrent quand il s'agit d'évoquer leurs préférences. Le lecteur BD est un grand sentimental nostalgique. 🙂
Tu peux te permettre, Yves (tu es chez toi !), et tu as évidemment raison. Néanmoins, à chaque changement de direction d'Hermann (changement d'outil, de coloriste), mon plaisir a été le même, et même renouvelé ("Caatinga" est un album éblouissant dont les yeux scintillent encore). Comme tous les aut' gars qu'on est ici, mon attachement aux pages d'Hermann a quelque chose de spécial, certes né à l'adolescence perméable aux influences mais sans cesse cultivé (jusque, disons, voilà quelque temps...). J'ai même fait l'acquisition des grands albums noir et blanc pour Bernard Prince chez Black and White et Niffle pour Jeremiah. À travers les époques, je place vraiment Hermann à part...
De la même époque date ma fascination pour Martin Milan, mais là je dois dire que l'évolution graphique (et un peu scénaristique) du personnage m'a perdu en chemin, sans que j'oublie ce que j'ai éprouvé à la lecture des "Clochards de la jungle" et des "Hommes de la boue" (tiens, je m'aperçois que les titres de Godard sentaient un peu leur Greg, dont on sait qu'il était à la tête de Tintin ces années-là...!).
À l'âge adulte, il m'est quand même arrivé de temps à autre d'avoir des coups de cœur presque aussi fougueux que ceux que j'ai eus envers les pages d'Hermann (un seul exemple : "36.15 Alexia", de Frédéric Boilet), mais bien sûr on n'a jamais deux fois l'occasion d'être un gamin découvrant son Tintin hebdomadaire...
Quoi qu'il en soit, dans la catégorie des emballements huppeniens éprouvés alors que j'avais quitté de longue date remisé mes culottes courtes je me dois -- comment ai-je pu oublier ?! -- d'ajouter la découverte de Bois-Maury !
Tu peux te permettre, Yves (tu es chez toi !), et tu as évidemment raison. Néanmoins, à chaque changement de direction d'Hermann (changement d'outil, de coloriste), mon plaisir a été le même, et même renouvelé ("Caatinga" est un album éblouissant dont les yeux scintillent encore). Comme tous les aut' gars qu'on est ici, mon attachement aux pages d'Hermann a quelque chose de spécial, certes né à l'adolescence perméable aux influences mais sans cesse cultivé (jusque, disons, voilà quelque temps...). J'ai même fait l'acquisition des grands albums noir et blanc pour Bernard Prince chez Black and White et Niffle pour Jeremiah. À travers les époques, je place vraiment Hermann à part...
De la même époque date ma fascination pour Martin Milan, mais là je dois dire que l'évolution graphique (et un peu scénaristique) du personnage m'a perdu en chemin, sans que j'oublie ce que j'ai éprouvé à la lecture des "Clochards de la jungle" et des "Hommes de la boue" (tiens, je m'aperçois que les titres de Godard sentaient un peu leur Greg, dont on sait qu'il était à la tête de Tintin ces années-là...!).
À l'âge adulte, il m'est quand même arrivé de temps à autre d'avoir des coups de cœur presque aussi fougueux que ceux que j'ai eus envers les pages d'Hermann (un seul exemple : "36.15 Alexia", de Frédéric Boilet), mais bien sûr on n'a jamais deux fois l'occasion d'être un gamin découvrant son Tintin hebdomadaire...
Caatinga, comme Wild Bill, est un magnifique album tant sur le plan graphique que scénaristique. Tu as bien raison de continuer à te laisser subjuguer.
J'aimais aussi beaucoup Martin Milan pour son originalité de ton, son parfum d'humour piquant et de poésie. J'ai gardé une très grande tendresse pour cette série.
Quoi qu'il en soit, dans la catégorie des emballements huppeniens éprouvés alors que j'avais quitté de longue date remisé mes culottes courtes je me dois -- comment ai-je pu oublier ?! -- d'ajouter la découverte de Bois-Maury !
Tant que tu ne remplaces pas emballements par étuis, ça me va. 😶
Sinon, comment te donner tort pour Bois-Maury.