Oui, merci beaucoup Yves. Je rigole en pensant à Patrick D, Alain et moi même qui tentions de déchiffrer ce satané message 🤣
Et dire que ça m'a effleuré l'esprit... 🙄 (Une phrase avec 10 mots dont 8 de 5 lettres chacun, je trouvais ça coton !)
Pourquoi pas ? J'ai en mémoire qu'il avait au début de sa carrière eu l'intention d'adapter Le lion de Kessel. Bien sûr, le récit n'est pas de lui mais l'adaptation l'aurait été. Selon lui, et sur le peu dont il se souvient, ces planches étaient davantage un exercice qu'un réel projet. Peut-être ne faut-il pas chercher plus loin...
(Je précise que c'est une déduction qui ne se base que sur les très, très vagues souvenirs du sanglier)
C'était ambitieux, surtout s'il s'est attelé dans le rôle du scénariste.
Je fais le topo : ces planches avaient bien pour but d'exercer son jeune talent de dessinateur, rien d'autre. Comme le sanglier le dit lui-même, il était trop ignorant du métier à l'époque pour oser se lancer dans un projet sérieux tout seul. Il se savait incapable d'écrire un scénario, ne sachant tout simplement pas comment s'y prendre. Sa seule et unique ambition était de devenir dessinateur BD, d'où sa volonté de s'exercer. Il avait donc aligné une série de cases sur le modèle de ce qui se faisait à cette époque, singeant quelque part ses ainés, pour s'y faire les dents. Il n'y a rien d'autre à chercher ou à comprendre.
[...]
Donc, dès le début, il ne se sentait pas à l'aise pour composer des scénarios? Quel a été le facteur déclencheur pour qu'il caresse l'ambition de dessiner des p'tits mickey?
Oui, merci beaucoup Yves. Je rigole en pensant à Patrick D, Alain et moi même qui tentions de déchiffrer ce satané message 🤣
Au moins nous avons la réponse de l'intéressé, lui-même. 👍 Autrement, je suis sûr que certains lecteurs auraient tenté durant des années de décrypter ce message, qui ne signifie rien 🤣 (Moi le premier 😉 )
Oui, ces planches se trouvent dans le même tiroir que les planches postées par Patrick. Et elles leur sont en effet antérieures - sans doute d'une époque où le dessin le démangeait sans penser qu'il pourrait un jour en faire son métier.
Je pourrais les scanner si vous le voulez...
(Quand je dis "elles", je me demande s'il n'y a pas qu'une seule planche... 🤔)
Voilà de quoi alimenter des "sujets" à publier sur le site. Je suis curieux de découvrir les premiers travaux du maitre.
Donc, dès le début, il ne se sentait pas à l'aise pour composer des scénarios? Quel a été le facteur déclencheur pour qu'il caresse l'ambition de dessiner des p'tits mickey?
Non, comme il le dit lui-même, il ne connaissait rien à la réalisation d'une BD. Sa première ambition était de devenir dessinateur au service d'un scénariste. Jamais il ne fut question d'écrire ses propres scénarios, parce qu'il ne savait pas comment s'y prendre. Avoir été repéré par Greg et invité à rejoindre son studio fut pour lui une forme d'accomplissement.
En revanche, il a toujours été attiré par le dessin. Il dessinait beaucoup lorsqu'il était enfant et lisait les BD chez un voisin. Il a très tôt caressé le rêve de faire des petits miquets, sans doute dès son arrivée à Bruxelles. Mais refroidi par les recommandations d'un prof qui lui a conseillé de choisir un métier sérieux, il a remisé son rêve au placard. S'il était resté au Canada, il est très possible qu'il eut fait carrière comme architecte d'intérieur. Mais sa nostalgie de l'Europe l'a renvoyé de ce côté-ci du Rio Grande de l'Atlantique. Et sa rencontre avec son futur beau-frère, Philippe Vandooren, a ravivé la flamme.
C'est évidemment très résumé mais c'est en gros ce qui s'est passé.
Voilà de quoi alimenter des "sujets" à publier sur le site. Je suis curieux de découvrir les premiers travaux du maitre.
C'est très anecdotique. Ne t'attends pas à du lourd. En revanche, ça donne un point de vue très intéressant sur les progrès qu'il a pu faire dans une période de temps somme toute assez courte (max. 10 ans), passant du statut d'amateur tâtonnant à celui du professionnel en totale maitrise (je pointerais La fournaise des damnés).
ça donne un point de vue très intéressant sur les progrès qu'il a pu faire dans une période de temps somme toute assez courte (max. 10 ans), passant du statut d'amateur tâtonnant à celui du professionnel en totale maitrise (je pointerais La fournaise des damnés).
S'il faut un dernier grognard pour supporter Jugurtha, ce sera moi ! 🤩
Il a toujours évolué, et rapidement, changeant constamment de technique (moi, ma préférée reste la période Rotring, j'hallucine encore à chaque fois que j'ouvre Les Sheriffs). J'ai souvenir d'une interview de Greg à ce propos, qui résumait, en gros, "comment était-il possible de prévoir une telle évolution ?"
Quelque part, écrire ses propres histoires et développer un univers plus personnel, âpre et violent, que ce soit avec Jeremiah ou les Bois Maury, était dans la logique des choses. En les lisant, on comprend bien comment Hermann devait se sentir à l'étroit dans les derniers Comanche.
Il a toujours évolué, et rapidement, changeant constamment de technique (moi, ma préférée reste la période Rotring, j'hallucine encore à chaque fois que j'ouvre Les Sheriffs). J'ai souvenir d'une interview de Greg à ce propos, qui résumait, en gros, "comment était-il possible de prévoir une telle évolution ?"
Afin de dissiper tout malentendu : j'ai cité La fournaise pour désigner un premier palier qu'il a atteint avec cet album : celui de la maturité professionnelle. Ensuite, il a continué à évoluer et à parfaire son style. Je n'ai pas dit que La fournaise était le sommet de sa carrière.
Quelque part, écrire ses propres histoires et développer un univers plus personnel, âpre et violent, que ce soit avec Jeremiah ou les Bois Maury, était dans la logique des choses. En les lisant, on comprend bien comment Hermann devait se sentir à l'étroit dans les derniers Comanche.
Oui, il s'ennuyait mais la volonté d'écrire ses propres scénarios était née bien avant les derniers albums de Comanche. Déjà, Bernard Prince était un personnage qui l'intéressait modérément, lui préférant largement Barney. Et, avec le temps, les scénarios de Greg étaient devenus à ses yeux plus prévisibles : sans doute que le scénariste qui germait en lui les analysait avec un autre œil, soulignant in petto ce qui lui déplaisait ou ce qu'il aurait aimer traiter autrement. Dès lors que ces idées bouillonnaient en lui, le divorce était devenu inéluctable.
Si je me rappelle bien, l'un de ses premiers essais en solo (*), "L'aimez-vous saignant ou bien cuit ?" (signé Hair-Mann en Allemagne où il a d'abord paru sauf erreur de ma part), avait déjà un peu divisé ses lecteurs. Il semblait clair qu'Hermann n'allait pas faire du Greg (même s'il en a retenu certaines choses, dont les dialogues).
(*) J'ai un trou de mémoire : a-t-il écrit lui-même les récits courts parus de Barney parus dans les Tintin Sélection ?
Il a toujours évolué, et rapidement, changeant constamment de technique (moi, ma préférée reste la période Rotring, j'hallucine encore à chaque fois que j'ouvre Les Sheriffs). J'ai souvenir d'une interview de Greg à ce propos, qui résumait, en gros, "comment était-il possible de prévoir une telle évolution ?"
Afin de dissiper tout malentendu : j'ai cité La fournaise pour désigner un premier palier qu'il a atteint avec cet album : celui de la maturité professionnelle. Ensuite, il a continué à évoluer et à parfaire son style. Je n'ai pas dit que La fournaise était le sommet de sa carrière.
Quelque part, écrire ses propres histoires et développer un univers plus personnel, âpre et violent, que ce soit avec Jeremiah ou les Bois Maury, était dans la logique des choses. En les lisant, on comprend bien comment Hermann devait se sentir à l'étroit dans les derniers Comanche.
Oui, il s'ennuyait mais la volonté d'écrire ses propres scénarios était née bien avant les derniers albums de Comanche. Déjà, Bernard Prince était un personnage qui l'intéressait modérément, lui préférant largement Barney. Et, avec le temps, les scénarios de Greg étaient devenus à ses yeux plus prévisibles : sans doute que le scénariste qui germait en lui les analysait avec un autre œil, soulignant in petto ce qui lui déplaisait ou ce qu'il aurait aimer traiter autrement. Dès lors que ces idées bouillonnaient en lui, le divorce était devenu inéluctable.
À l'époque aussi, une bd plus adulte emmergeait, via metal hurlant, notamment, et même Pilote. Si Hermann était satisfait dans un premier temps d'illustrer les scénarios qu'on lui proposait, certainement qu'un moment donné il a ressenti le besoin de suivre cette évolution qui correspondait davantage à ses aspirations.
J'aime beaucoup Comanche, moins Bernard Prince, mais les scénarios de Greg sont restés ancrés dans les westerns années 50 / 60, en gros, alors que le dessin d'Hermann déjà, restitutait la violence (même encore bridée) et la lumière des films de Sam Peckinpah.
(*) J'ai un trou de mémoire : a-t-il écrit lui-même les récits courts parus de Barney parus dans les Tintin Sélection ?
Je crois bien que oui. Greg lui confiait ce genre de trucs je crois, tout en lui disant qu'il ne serait jamais un scénariste 🤣
Si je me rappelle bien, l'un de ses premiers essais en solo (*), "L'aimez-vous saignant ou bien cuit ?" (signé Hair-Mann en Allemagne où il a d'abord paru sauf erreur de ma part), avait déjà un peu divisé ses lecteurs. Il semblait clair qu'Hermann n'allait pas faire du Greg (même s'il en a retenu certaines choses, dont les dialogues).
Oui, ce récit parait en 1975 et sera intégré plus tard à l'album Abominable sous le titre Le massacre (j'ignore la raison de ce changement de titre). C'est cette même année que sort l'album Le ciel est rouge sur Laramie avec le fameux final qui voit Dust abattre froidement l'aîné des Dobbs. On peut difficilement être plus clair...
(*) J'ai un trou de mémoire : a-t-il écrit lui-même les récits courts parus de Barney parus dans les Tintin Sélection ?
Il a en tout écrit trois récits pour BP : Billet surprise, Barney voit rouge et Djinn a disparu. Le premier date des début, les deux suivants sont en effet centrés sur Barney.
À l'époque aussi, une bd plus adulte emmergeait, via metal hurlant, notamment, et même Pilote. Si Hermann était satisfait dans un premier temps d'illustrer les scénarios qu'on lui proposait, certainement qu'un moment donné il a ressenti le besoin de suivre cette évolution qui correspondait davantage à ses aspirations.
Oui, c'était dans l'air du temps mais je pense que ce qui l'a le plus influencé, c'est le cinéma ricain (Altman, Peckinpah, etc.). Greg, c'était John Wayne. Pas trop la tasse de thé du sanglier qui préférait nettement Altman.
J'aime beaucoup Comanche, moins Bernard Prince, mais les scénarios de Greg sont restés ancrés dans les westerns années 50 / 60, en gros, alors que le dessin d'Hermann déjà, restitutait la violence (même encore bridée) et la lumière des films de Sam Peckinpah.
Exactement. Mais son western préféré de l'époque n'était pas de Peckinpah mais d'Altman : John McCabe. Pas pour rien si le final d'On a tué Wild Bill se déroule dans la neige...
(*) J'ai un trou de mémoire : a-t-il écrit lui-même les récits courts parus de Barney parus dans les Tintin Sélection ?
Je crois bien que oui. Greg lui confiait ce genre de trucs je crois, tout en lui disant qu'il ne serait jamais un scénariste 🤣
C'est tout ce qu'il ne fallait pas lui dire. Je ne pense pas qu'il aurait abandonné l'idée de devenir son propre scénariste sans cette phrase-là mais elle lui a servi d'aiguillon, c'est certain. Bien des années plus tard, Greg lui a avoué s'être trompé. Plutôt classe de sa part.
À l'époque aussi, une bd plus adulte emmergeait, via metal hurlant, notamment, et même Pilote. Si Hermann était satisfait dans un premier temps d'illustrer les scénarios qu'on lui proposait, certainement qu'un moment donné il a ressenti le besoin de suivre cette évolution qui correspondait davantage à ses aspirations.
Oui, c'était dans l'air du temps mais je pense que ce qui l'a le plus influencé, c'est le cinéma ricain (Altman, Peckinpah, etc.). Greg, c'était John Wayne. Pas trop la tasse de thé du sanglier qui préférait nettement Altman.
J'aime beaucoup Comanche, moins Bernard Prince, mais les scénarios de Greg sont restés ancrés dans les westerns années 50 / 60, en gros, alors que le dessin d'Hermann déjà, restitutait la violence (même encore bridée) et la lumière des films de Sam Peckinpah.
Exactement. Mais son western préféré de l'époque n'était pas de Peckinpah mais d'Altman : John McCabe. Pas pour rien si le final d'On a tué Wild Bill se déroule dans la neige...
Et Eastwood.?
Je pense à Josey Wales Hors le Loi ou bien l'homme des Hautes Plaines.
Plus récemment Impitoyable.
J'ai toujours eu le sentiment que ces 2 là avaient beaucoup en commun.