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Vlad l'Empaleur | 0 Pertinence | Il y a 6 ans | HermannBD | One-shot | |
Infos générales :> Sur les traces de Dracula t.1> Vlad l'Empaleur> Collection Un Monde> 62 pages + cahier> Publié en 2006 Editeur :> Editions Casterman Scénariste :> Yves H. Dessinateur :> Hermann Résumé : L'épopée sanglante de Vlad Dracula, dit l'Empaleur, prince de Valachie à la fin du Moyen-Age, nous est restituée par le trait inspiré d'Hermann. Le scénariste Yves.H s'est basé sur les recherches les plus récentes pour rendre au personnage sa vérité historique. (Casterman) Infos générales :> Tirage de tête, format 25 x 33,5 cm> Vlad l'Empaleur> Editions Erko> 70 pages (avec 8 pages de croquis + 1 ex-libris)> Publié en 2006 Note historique : « II n’était pas très grand, mais râblé et fort, à l’allure cruelle et terrible, un long nez droit, des narines dilatées, un visage étroit et rougeaud, au milieu duquel ses grands yeux verts, bien fendus, étaient encadrés par des sourcils noirs, broussailleux, qui les rendaient menaçants. Il avait les joues et le menton rasé à l’exception de la moustache. Les tempes gonflées augmentaient le volume de la tête. Celle-ci était supportée par un cou de taureau d’où coulait par vagues une longue chevelure de couleur jais et bouclée qui tombait sur ses larges épaules. » Nicolas de Modrussa, légat du Pape Pie II à Buda. La Roumanie au siècle de Dracula Après avoir subi les invasions romaines à l’Antiquité (dont le latin mélangé au dace, langue locale aujourd’hui disparue, allait donner le roumain actuel) puis barbares, la Roumanie, sur son flanc ouest, fut submergée par un nouvel envahisseur : les Hongrois. La Transylvanie, province occidentale, était désormais magyare. Trop peu nombreux pour sécuriser ce grand territoire contre les invasions tatares, les souverains hongrois décidèrent au 12ème siècle de faire venir des colons saxons pour peupler les régions méridionales du « pays au-delà de la forêt » ; la frontière orientale était, elle, gardée par les Szeklers, peuple magyarophone qui occupait le flanc est des Carpates. Les Hongrois contrôlaient désormais les villes fondées à leur demande par les Saxons ainsi que tout le territoire transylvain. Les Roumains, petits paysans, furent pour leur part asservis au nouvel occupant. De l’autre côté des Carpates, à l’est et au sud, les autres Roumains s’organisèrent en seigneuries indépendantes et créèrent les provinces de Valachie au sud et de Moldavie à l’est. Celles-ci donnèrent naissance à des villes telles que Iaşi, Suceava, Târgovişte, etc. Pendant un siècle, ces villes prospérèrent. Mais bientôt, une nouvelle menace se fit jour : dès le début du 15ème siècle, les Ottomans tentèrent de traverser le Danube pour mettre à pied les deux petits états et progresser plus avant vers le cœur de l’Europe. Les armées occidentales battues, la sécurité de l’Europe n’était dès lors plus assurée que par l’héroïque résistance des populations locales poussées par la Foi orthodoxe et emmenées entre autres par des princes tels Vlad Ţepeş et Etienne le Grand de Moldavie. Avec un certain succès. Car la Sublime Porte préféra faire peser la menace de sanglantes représailles sur la Valachie et la Moldavie en l’obligeant à leur payer un lourd tribut plutôt qu’occuper militairement le terrain. C’est donc notamment en Valachie et accessoirement en Moldavie que l’Empire Otto- man perdit le temps et la force qui lui manquèrent à Vienne en 1606 et causèrent ainsi sa perte. Dracula C’est vers 1430, très vraisemblablement dans la ville de Sighişoara (Schässburg) située en plein centre de la Transylvanie, que vit le jour Vlad III Basarab, mieux connu sous le surnom de Dracula. Son père était un prince valaque sans couronne qui s’était réfugié en Transylvanie afin de recueillir auprès de l’Empereur germanique son soutien militaire et son blanc-seing pour attaquer la Valachie et s’emparer du trône. L’Empereur germanique, Sigismond de Luxembourg, était en ce temps-là le souverain de la Hongrie dont la Transylvanie faisait partie. Dans cette province de l’actuelle Roumanie, les nobles hongrois et les marchands saxons y faisaient la loi. Vlad II Basarab, père du futur Vlad l’Empaleur, courtisa les uns et les autres en attendant son heure : il avait obtenu le droit de frapper monnaie et s’était vu nommé chevalier de l’ordre du Dragon par l’Empereur lui-même, ordre créé pour unir les armées croisées afin de chasser d’Europe la menace islamique que constituait l’Empire ottoman. Pourtant, alors qu’il avait reçu de Sigismond l’aval pour conquérir le trône valaque, c’est son frère, Alexandru Aldea, qui réussit à tomber dans les grâces de l’Empereur et s’empara en 1431 de la couronne de Valachie au nez et à la barbe de Vlad II qu’on appelait désormais le Dragon (Dracul) en conséquence de son appartenance à l’Ordre chrétien du Dragon. C’est donc en cette période d’espoir déçu que naquit Vlad, le deuxième fils de Vlad Dracul, entre 1429 et 1431. Son frère aîné se nommait Mircea et devait être né vers 1429. De leur mère, on ignore malheureusement tout. Cependant, dès 1436, un événement marqua le retour aux affaires de Vlad Dracul : la mort naturelle de son frère Alexandru Aldea laissa le trône valaque vacant. Cette fois, il obtint enfin de l’Empereur Sigismond l’appui nécessaire tant espéré et entra triomphalement dans son pays. Une fois installé à la tête de son pays, et sans doute après la répudiation ou la mort de sa première femme, Vlad Dracul épousa en secondes noces selon toute vraisemblance la veuve de feu son frère ; de cette union, naquit vers 1438 un troisième fils, Radu. En outre, chose fréquente à l’époque, Dracul eut au moins un fils illégitime, Vlad le Moine, qui monta par deux fois sur le trône valaque, en 1481 et 1482-1495. Mais Vlad Dracul ne tarda pas à s’apercevoir que la tâche qui l’attendait était complexe : pour mater tout éventuel désir de trahison, le Sultan emmena les deux plus jeunes fils de Dracul, Vlad et Radu, jusqu’en Anatolie, dans la forteresse d’Eğrigöz afin de les utiliser comme moyen de pression de la Sublime Porte sur leur père. En 1447, Vlad Dracul mourut : Jean Hunyadi, Gouverneur de la Transylvanie, pénétra à la tête d’une armée hongroise dans le territoire valaque, tua le prince régnant, Dracul, alors que les boyards locaux enterraient vivant son fils aîné Mircea, et plaça sur le trône valaque un de ses hommes, Vladislav II. Cette nouvelle donne rendit le Sultan fou de rage : Vlad, fils de Dracul, fut rappelé à Andrinople et se vit confier une petite armée dans le but de renverser Vladislav II, l’homme à la solde de la Hongrie que la Sublime Porte ne pouvait tolérer. Une Croisade dirigée un an plus tard par Hunyadi contre les troupes du Sultan au Kosovo à laquelle prit part Vladislav II, donna l’occasion à Vlad de profiter de l’absence du prince régnant pour s’emparer de sa couronne grâce à l’appui de soldats turcs mis à sa disposition. Ainsi, en 1448, Vlad accéda pour la première fois au trône de Valachie. Mais cette première ne dura que quelques mois tout au plus. Rentré de sa campagne perdue contre les Turcs, Vladislav II, mieux armé et pouvant compter sur l’appui de ses boyards restés au pays, chassa Vlad – que l’on nommait désormais Dracula – et récupéra son bien. Vlad qui n’avait pas encore eu le temps d’asseoir son pouvoir, fut contraint à prendre la fuite en direction d’Andrinople. Le nom « Dracula » Le père de Vlad Ţepeş, ou Vlad l’Empaleur, était Vlad II Basarab, dit Vlad « Dracul », ce qui signifie en roumain Vlad le Dragon. Ce surnom lui avait été donné en raison de son appartenance à l’Ordre du Dragon, ordre croisé fondé par Sigismond de Luxembourg, roi de Hongrie et empereur du Saint Empire Germanique, en 1408 et qui s’était donnée pour but de défendre la Chrétienté contre la menace musulmane incarnée par les Turcs. L’emblème de l’Ordre représentait un dragon surmonté d’une croix. Comme cet ordre se disait « Drachenordens » en allemand, le son « drach » a sans doute créé une confusion avec le mot « drac » (diable) en roumain et comme ce dernier (du latin « draco » qui signifie dragon ou serpent fabuleux, gardien de trésor) recouvrait cette double nuance, Vlad II se fit dès lors appeler Vlad le Dragon, mais aussi, pour ses détracteurs, Vlad le Diable – « Drac-u-l » est la forme du mot articulé : en effet, le roumain place l’article en fin de mot. Son fils, avant de recevoir son surnom d’« Empaleur », avait hérité du surnom de son père auquel avait été ajouté le suffixe « ea » qui signifie « fils de. » Ainsi Vlad III Basarab était surnommé dans ses jeunes années Vlad le fils du Diable (ou fils du Dragon), surnom qu’il fera sien durant toute sa vie, le préférant à celui d’« Empaleur. » Avec le temps, « Draculea » s’est mué en Dracula, terme que l’Histoire a retenu, apportant au mythe déjà terrifiant de Vlad Ţepeş une justification sémantique erronée et jetant davantage la confusion sur sa personnalité trouble. La tombe vide de Vlad Ţepeş Puisque, un peu malgré lui, Bram Stoker fit de Vlad l’Empaleur un vampire, le désir de localiser sa sépulture commença à hanter les esprits. C’est pourquoi l’emplacement de la tombe de ce dernier fut tant recherché et devint l’objet de tous les fantasmes. Si, pour certains princes valaques de premier plan, la localisation de leur tombe ne pose pas de problème, celle de Dracula reste un mystère total. Car, encore aujourd’hui, ce qu’il advint du corps de Vlad Ţepeş après sa mort reste une énigme. Les textes de l’époque rapportent qu’il aurait été décapité et sa tête exposée devant le palais du sultan à Constantinople. La rumeur, renforcée par les témoignages de certains moines, mentionne qu’il aurait été enterré sur une île au nord de Bucarest, dans l’église du monastère de Snagov. Selon la rumeur toujours, le monastère aurait été fondé par Vlad Ţepeş lui-même, ce qui expliquerait son inhumation en ce lieu. Or, rien n’est moins vrai. Le monastère n’a pas été fondé par Dracula mais remonte sans doute au temps de Vladislav I (14ème siècle). Dracula n’aurait d’ailleurs rien en commun avec ce monastère : aucun document contemporain de Vlad Ţepeş ne le mentionne. Son seul point commun avec notre voïvode est qu’il est situé en Valachie, à proximité de Bucarest, ville que Vlad l’Empaleur avait choisie comme futur siège de sa Cour. Ce qui est bien peu. Néanmoins, aucune allégation ou réfutation ne pouvaient avoir de sens sans qu’il n’y ait de fouilles archéologiques avec l’espoir de mettre à jour la preuve formelle, ultime et absolue. C’es tce que firent, en 1933, deux archéologues et historiens roumains, Dinu Rosetti et George Florescu. Débarquant sur l’île, ils commencèrent par soulever la dalle qui, selon les témoignages passés, devait recouvrir le tombeau où reposait la dépouille mortelle de Vlad Ţepeş. Mais de tombeau, ils n’en trouvèrent pas. Ils creusèrent plus profond et ne tombèrent que sur des ossements d’animaux provenant d’une fosse préhistorique. Continuant leurs recherches, ils mirent à jour, entre autres, une autre sépulture qui se trouvait à proximité de la porte : ils y identifièrent les fragments d’un linceul rouge, des lambeaux d’une étole de velours jaune-brun, décoré de boutons en argent et des restes de fils d’or auxquels étaient attachés trois boutons en faïence ornés de pétales constitués de grenat sur une plaque en or ; la tombe était à l’évidence celle d’un notable. Posé sur le cercueil vermoulu et contenant des ossements endommagés par le temps et l’humidité (l’île est marécageuse), ils trouvèrent un vase en terre cuite. Mais rien de plus ; et de fait, beaucoup trop peu pour conclure qu’il s’agissait bien là de la tombe de Vlad Ţepeş. En outre, contrairement à la théorie des moines du 19ème siècle, elle n’était pas placée dans l’axe de la porte et le prêtre, pour la fouler aux pieds, devait s’écarter de sa trajectoire. Mais il en fallait plus pour démonter les partisans de l’option Snagov dont Rosetti et Florescu fa- isaient partie. Comme cette deuxième sépulture avait les dimensions de la première dalle excavée et sous laquelle ne se trouvaient que des ossements de cheval, ils en déduisirent que la tombe avait pu être déplacée. Et dans les années ’70, dans une interview que George Florescu accorda à un journaliste, il prétendit que lorsqu’ils ouvrirent la tombe, « le mort, qu’il avait vu en entier, se décomposa en quelques secondes devant ses yeux, dans la lumière oblique du rayon de soleil qui pénétrait par la porte de l’église. Sa tête était couverte d’un carré de tissu. » Cependant, un événement étrange se produisit bien après la découverte des deux archéologues : alors que les pièces retrouvées lors de la fouille avaient été entreposées au Musée d’Histoire de Bucarest, celles-ci disparurent. Personne ne put jamais les retrouver. Cette troublante disparition alimenta la légende de Dracula et de son inhumation au monastère de Snagov. Malgré les arguments des partisans de cette théorie, d’autres historiens la combattent encore, précisant que l’église du monastère visible actuellement est une église construite postérieurement à Vlad Ţepeş, en 1517. Mais rien n’y fait, la légende étant plus forte - et plus attirante - que la vérité historique, la théorie de la présence de la tombe de Dracula sur l’île de Snagov n’est pas prête à rendre les armes. | |||||
Manhattan Beach 1957 | 0 Pertinence | Il y a 6 ans | HermannBD | One-shot | |
Infos générales:> Trilogie USA t.2> Manhattan Beach 1957> Collection Signé> 52 pages> Publié en 2002 Editeur:> Editions Le Lombard Scénariste:> Yves H. Dessinateur:> Hermann Résumé : 1976. John Haig a maintenant plus de 40 ans et son boulot de flic ne le passionne guère. Il est vrai que dans son patelin perdu au fin fond du Missouri, il ne se passe pas grand-chose. Voici pourtant que le corps d'une adolescente assassinée vient d'être retrouvé dans une forêt voisine... John enquête avec toute la rigueur requise par cette macabre découverte. Son esprit n'en demeure pas moins obnubilé par le souvenir de Daisy, une fille qu'il a rencontrée en 1957. Elle rêvait de rejoindre Manhattan Beach, une station balnéaire proche de Los Angeles où vivaient ses parents. Il projetait, lui, de tenter sa chance à Las Vegas, d'y acheter un hôtel et d'y attirer son idole, le «King» Elvis Presley. Mais en faisant la connaissance de Daisy, John mit aussi à jour le drame qu'elle vivait et qui allait se transformer en tragédie sous ses yeux. Comme celle de Daisy, sa vie s'arrêta cette année-là. Jamais, il ne l'oublierait... (Lombard) Lire aussi le dossier de presse. Infos générales:> Tirage de tête> Manhattan Beach 1957> Editions Erko> 66 pages (avec 14 pages de croquis et illustrations)> Publié en 2002 | |||||
10. Olivier | 0 Pertinence | Il y a 6 ans | HermannBD | Les Tours de Bois-Maury/Bois-Maury | |
Infos générales :> BD no. 10> Olivier> Collection Vécu> 44 pages> Publié en 1994 Editeur :> Editions Glénat Scénariste :> Hermann Dessinateur :> Hermann Résumé : Aymar de Bois-Maury rêve toujours de reconquérir ses terres alors qu'il a trouvé fortune et pris épouse. De plus, celle-ci attend un héritier... Hébergé chez un voisin, Aymar s'apprête à comploter mais les événements se précipitent : sa femme est enlevée par les usurpateurs de ses biens tandis que son compagnon Olivier est tenaillé par la jalousie et tenté par la trahison. Ambiance de complot dans un décor d'automne qui annonce la fin proche d'Aymar. (Glénat) Remarque : Cet épisode marque la fin du cycle Les Tours de Bois-Maury. A partir du tome suivant commence celui de Bois-Maury, suite de one-shot relatant un épisode de la vie des descendants de Bois-Maury à travers les âges. Infos générales :> Tirage de tête N&B 1x1> Editions Black&White> Contient de multiples bonus> 104 pages> Publié en 2021 Résumé :Tirage de tête des albums Khaled et Olivier avec reproduction en facsimilé des planches originales à l'encre de Chine.Lien : | |||||
23. Qui est Renard Bleu ? | 0 Pertinence | Il y a 6 ans | HermannBD | Jeremiah | |
Infos générales :> BD no. 23> Qui est Renard Bleu ?> Collection Repérages> 44 pages> Publié en 2002 Editeur :> Editions Dupuis Scénariste :> Hermann Dessinateur :> Hermann Résumé : Afin de gagner de l’argent, Jeremiah et Kurdy ont été engagés pour escorter un convoi en remplacement des employés habituels car ces derniers menaçaient de faire grève. Ils arrivent dans une ville où l’économie compte sur les salons de jeux et les bordels. Après s’être fait arnaquer par rapport à leur salaire, Kurdy se fait tabasser alors que Jeremiah réserve une chambre dans un hôtel minable. Contraint de garder le lit, Kurdy laisse Jeremiah flâner seul dans la ville où il venge Kurdy. Le lendemain, il part chercher seul du boulot. C'est ainsi qu'il rencontre et sympathise avec Gazoleen, une hôtesse d’un des clubs. Sue Connely, une agent fédérale, entre en contact avec eux, leur expliquant qu’elle enquête sur une sombre affaire de pédophilie. Par chantage, ils se voient obligés de collaborer avec elle car dans le convoi qu’ils escortaient se trouvaient des enfants... Infos générales :> Tirage de tête, format 25 x 34 cm> Qui est Renard Bleu ?> Editions Erko> 59 pages (14 pages de croquis + 1 offset)> Publié en 2002 Analyse : Par Patrick Dubuis. La pédophilie Les propriétaires des night clubs ont compris que des clients riches sont prêts à débourser des sommes incroyables afin d’assouvir leurs perversions, dont la pédophilie. C’est donc sans scrupule que Pete et Tylor enlèvent des enfants afin de satisfaire leur clientèle particulière. Lorsque Sue déballe avec dégoût les raisons de son enquête, Kurdy revit avec peine des moments refoulés de son enfance. Il est différent, voire absent, et semble revivre une réalité qu’il essayait d’oublier. On comprend qu’il a été lui-même victime d’abus sexuels. On se doutait que son enfance n’avait pas été rose mais c’est la première fois que Hermann nous offre une piste plus solide. Kurdy l’avait plus ou moins évoquée dans Les eaux de colère, mais sans qu’on puisse y accorder beaucoup de crédit. Cette plaie restée ouverte expliquerait donc son comportement immoral. Dans un premier temps, lorsque Sue déballe ce qu’elle sait, Kurdy laisse comprendre qu’il ne veut pas s’y mêler, puis lorsqu’elle aborde le chapitre de la pédophilie, Kurdy reste muet. Dégoûté, il donne étonnement son accord. Kurdy ne dit plus qu’il s’en fout ou qu’il veut se tenir à l’écart. Pas non plus de somme rondelette pour l’appâter. Ici, pour la première fois, Kurdy semble vouloir jouer le redresseur de tort. Jeremiah est surpris de la réaction inhabituelle de son ami. Serait-ce le talon d’Achille de Kurdy ? Frère David Player, un ancien barman, a compris qu’il pouvait exploiter les croyants adeptes de sa vision de Jésus. Pendant son show payant, il les remercie de lui avoir acheté ses bibelots. Cette ville vit économiquement grâce aux « péchés » : le jeu, la prostitution… Avec l’aide de Tylor, il roule les opposants farouches à la luxure que contient cette ville, en leur prêchant la sainte parole... alors qu’il s’adonne lui-même à la pédophilie. La religion, les jeux et la débauche sont à nouveaux mêlés, comme dans Strike. La police arrête Woodrow dans une situation accablante. Mais vu son influence et sa puissance financière, il pourrait s’en tirer en y mettant une partie de son argent et en s’entourant de quelques bons avocats. En se basant sur la philosophie de Hermann, tout porte à croire que la condamnation de Woodrow se déroulerait de cette façon. Pete s’est fait abattre par sa femme, Taylor est arrêté.Malheureusement, ce commerce fructueux se dépêchera de reprendre forme. L’approche d’Hermann est toujours détachée de toute forme de moralisation. Renard Bleu Renard Bleu est un indic, une sorte de détective privé barjo infiltré dans les clubs glauques qui travaille pour les pontes du lieu (Le sénateur, Pete…). Il ne parle pas, excepté au téléphone, mais il entend tout et en fait rapport à ses employeurs. On comprend rapidement qui est Renard Bleu car, en pl. 9, il téléphone à Pete pour lui expliquer qu’il a vu le barman raccompagner la femme et, à la pl. 2, on voit un homme ricanant qui observe la même scène. Renard Bleu nous rappelle le personnage de Happy Mike (La Ligne rouge). En effet il travaille, comme lui, sur plusieurs plans : il aide Pete et n’hésite pas à donner des indications au sénateur afin de faire tomber Woodrow. Ce personnage est inspiré d’un film des frères Coen, Blood simple, où apparaissait un privé obèse et ricanant. L'évolution de Kurdy et Jeremiah Kurdy se retrouve hors-jeu dès le début de l’aventure. Motivé par des souvenirs d’enfance refoulés, il accepte d’aider Sue dans son enquête mais on sent qu’il peut à tout moment tout envoyer en l’air. Il semble confronté à un dilemme moral. A l’inverse de La nuit des Rapaces, cette fois c’est Kurdy qui fera le pied de grue, alors que Jeremiah fait des galipettes avec Gazoleen. Jeremiah ne ressemble plus tellement au jeune adolescent candide des débuts. Il a fait un bel apprentissage de la vie et se plie aux injustices qu’elle lui réserve. Il va s’amouracher d’une prostituée et ne se gênera pas pour se payer du bon temps avec elle. L’idée de s’installer avec elle semble le tenter mais lorsqu’il reçoit la lettre de Sue l’invitant à partir par la petite porte, il se fait une raison et oublie aussitôt Gazoleen. Jeremiah a appris à vivre avec ses désillusions. Jeremiah a grandi et, malgré son bon côté, peut se montrer très froid. Avec la trentaine assumée, il a abandonné le rôle de redresseur de tort. Son rôle n’est que de survivre et il s’en accommode aisément. Durant ses aventures Jeremiah a assimilé le fait que le monde est de nature corrompue et trompeuse où les puissants gagnent et les pauvres payent l’addition. Jeremiah a pris conscience qu’il ne pouvait pas porter sur ses épaules toutes les douleurs du monde, c’est pourquoi il essaye de rester autant que faire se peut en retrait de toutes ses turpitudes. Dans Qui est Renard Bleu ?, il hésite à se vêtir des oripeaux du justicier mais se voit contraint d’accepter en raison du chantage de Sue. C’est presque Kurdy qui donnera leur accord. Lorsqu’il est enlevé, il n’hésite pas à tuer ses agresseurs. Malgré cette évolution, Jeremiah reste un personnage droit et intègre. Contrairement à Kurdy, il ne se laisse pas gagner par la facilité en optant pour des solutions immorales. Le machisme La société étant redevenue primaire, l’homme retrouve ses pulsions basiques. Il se charge de travailler et la femme s’occupe des besognes familiales. Dans ce monde redevenu un univers d’hommes, le côté mâle a repris le dessus. L’aventure se déroule dans des bordels et des night-clubs. Bien que la prostitution masculine existe, on ne voit que des prostituées. Elles sont traitées avec bassesse comme des objets, source de plaisir. La moto est ici employée comme attribut de la virilité de l’homme. Prince, qui n’hésite pas à violenter une prostituée, en possède une splendide qui illustra sa réussite et sa puissance masculine. Kurdy se fait tabasser tout bêtement parce qu’il a osé la contempler. Les pédophiles sont tous des hommes et l’alcool se boit au goulot. La première fois La raison qui pousse le sénateur à dénoncer indirectement Woodrow n’est pas tellement qu’il désire que l’on arrête un pédophile mais qu’un concurrent politique soit éliminé. Même si l’aventure se termine par l’arrestation de Woodrow et des trafiquants de gosses, Jeremiah, Kurdy et Sue ne savent pas que Woodrow était avant tout l’adversaire de ce sénateur. Ce même sénateur est représenté par un personnage dans l’ombre, on ne le voit qu’entretenant un contact téléphonique avec Renard bleu. Renard bleu, le seul à connaître le lien entre le sénateur et Woodrow, se fait tuer par Sue qui ignore ce qui relie les crimes. Les liens sont rompus… C’est la première fois que le lecteur est seul à savoir ce qui se tramait derrière cette aventure. Le sénateur est aussi le seul qui va en retirer les avantages. Selon Hermann, c’est le reflet de ce qui se passe réellement dans la vie… Hermann n’aime pas les « happy ends » parce qu’il n’y croit pas. Il suffit de bons avocats, d’une virgule mal placée par ici, d’un vice de procédure par-là, pour que leurs clients, aussi coupables soient-ils, s’en sortent. Hermann le dit lui-même : l’humanité n’est pas magnifique ; il y a des gens magnifiques, mais l’humanité ne l’est pas ! | |||||
13. Strike | 0 Pertinence | Il y a 6 ans | HermannBD | Jeremiah | |
Infos générales :> BD no. 13> Strike> Collection Repérages> 44 pages> Publié en 1988 Editeur :> Editions Dupuis Scénariste :> Hermann Dessinateur :> Hermann Résumé : Jeremiah et Kurdy débarquent dans une ville sous l'emprise du jeu, le bowling, et d'une secte menée par un gourou du nom de J. P. Wang Schmitz. Mais c'est le jeu qui intéresse notre tandem car ils ont mis en place une petite stratégie juteuse : appâter le gogo pour ensuite le ferrer. Jeremiah est en effet très doué et Kurdy est là pour faire monter la sauce. En quelques jours, ils ont accumulé un beau petit matelas de billets. Evidemment, leur stratagème attire l'attention du directeur de la salle de bowling... Mais cela ne serait rien si en plus Jeremiah ne s'était mis en tête d'aider un camarade de jeu à sauver une fille de l'emprise de la secte. | |||||
5. Un cobaye pour l'éternité | 0 Pertinence | Il y a 6 ans | HermannBD | Jeremiah | |
Infos générales :> BD no. 5> Un cobaye pour l'éternité> Collection Repérages> 44 pages> Publié en 1981 Editeur :> Editions Novedi/Dupuis Scénariste :> Hermann Dessinateur :> Hermann Coloriste :> Fraymond Résumé : Jeremiah, Kurdy et Martha trouvent refuge dans un monorail abandonné. Stonebridge, un ancien ami de Kurdy, accompagné de Cheryl, une magnifique jeune femme, vient le chercher pour lui proposer une affaire. Appâté par les 600 $ de récompense, il saut sur l'occasion. Jeremiah arrive après le départ de Kurdy et fait connaissance avec Cheryl dont il tombe aussitôt amoureux. Kurdy et Stonebridge arrivent dans un complexe médical. Kurdy est enchanté par le luxe qui y règne et les jeunes femmes alanguies autour de la piscine, sans toutefois bien cerner le but de sa mission. En réalité, Stonebridge est un rabatteur : il attire des cobayes que l'on va dépouiller de leur énergie afin de la vendre à ceux qui payent pour avoir l'éternelle jeunesse. Stonebridge a piégé Kurdy. Jeremiah qui court au secours de son ami va-t-il à son tour tomber dans le piège ? Analyse : Par Patrick Dubuis. L'ennemi Stonebridge est un ennemi « intime » de Kurdy. Il a une véritable haine envers celui-ci. On ne sait pas ce qui a pu se passer entre eux, ils le gardent comme un secret. On comprend qu'il y a une affaire de dette et qu'ils ont les deux un passé criminel qui est loin d'être reluisant. Ils sont les deux plus malhonnête l'un que l'autre et ne sont pas gênés de l'être. Une certaine animosité est omniprésente entre les deux, à plusieurs reprises Stonebrige rappelle à Kurdy qu'il peut le tuer. Stonebridge sait qu'avec un peu d'argent il arrivera à attirer Kurdy dans un guêpier, en lui faisant croire qu'il a besoin de lui pour une mission. Il est uniquement revenu voir Kurdy pour se venger. Une vengeance cruelle, immorale et qui pour couronner le tout lui rapporte de l'argent, car il reçoit une commission pour chaque cobaye qu'il amène. La mission est imaginaire mais le piège est bien réfléchi. Malheureusement sa vengeance ne pourra pleinement aboutir à cause de Jeremiah. Jeremiah sera le grain de sable qui grippera les rouages bien huilés de ce complexe médical. Stonebridge est et restera un looser. La science détournée par l'argent Certains savants utilisent leur savoir immoralement afin de s'enrichir impunément. C'est ça la philosophie du Professeur et de sa clinique privée. Il a découvert comment combattre l'inéluctable : la vieillesse. Prenant conscience que nombreux sont les gens qui éprouvent une phobie à vieillir, il sait qu'il va pouvoir gagner facilement de l'argent. Seulement pour que certains puissent posséder l'éternel jouvence, il faut dérober l'énergie vitale à d'autres. Mais les gens qui payent cher pour avoir la jeunesse éternelle sont obligés de suivre un traitement continu. Afin d'approvisionner cette élite aisée, le Professeur paye des rabatteurs afin d'avoir en permanence de nouveaux fournisseurs d'énergie, car ceux-ci ne survivent pas longtemps. Lorsque des membres de l'élite ne sont plus assez riches pour payer leurs nouvelles doses, ils sont rejetés, sans regrets, et ainsi condamnés. L'amour platonique et ambigu Cheryl est vraiment jeune et belle, elle semble avoir toute la vie devant elle. Pourtant on ressent en elle clairement une certaine maturité. Elle accompagne Stonebridge, et elle reste chez Jeremiah. Elle sert principalement à motiver Kurdy à accepter cette mission. C'est la première fois où Jeremiah montre de l'amour ma fois très discret. Il aime Cheryl, mais il est tellement inhibé qu'il la vouvoie tout au long de l'album. Quant à Cheryl, elle remarque tout de suite l'amour maternel et démesuré qu'éprouve Martha pour son Jeremiah. « Elle vous porte une vraie vénération !... Et elle tentera d'éloigner quiconque selon elle, pourrait nuire à l'image idéalisée qu'elle s'est fait de son merveilleux poussin !… » C'est cruel de la part de Cheryl car elle connaît pertinemment les intentions malveillantes de Stonebridge. Elle éprouve tout de même de l'amitié pour Jeremiah, mais cela ne l'empêche pas de le laisser se jeter dans le piège. Elle éprouve par la suite quelques regrets, mais c'est uniquement parce que Jeremiah a pris involontairement ses doses qu'elle part à sa rencontre. Elle vient en aide à Jeremiah, mais son âge réel la rattrape. La morale, si elle est sauve, n’en est pas moins amère. |
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