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Moi qui fais de la vidéo, je comparerais sa mise en couleur à du Log en vidéo : une image peu contrastée, grisée et désaturée qu'il faut ensuite traiter via un logiciel d'étalonnage pour lui donner vie. Pour ceux qui ne voient pas ce que je veux dire, une vidéo explicative (à partir d'1'40) :
C'est assez technique, mais cela donne une bonne idée.
Merci
En effet, et bien que n'ayant jamais eu l'occasion d'avoir des originaux sous les yeux, il est évident que question mise en couleur Dany est, dans son genre, peut-être bien insurpassable. Il a de ces mauves/parmes qui ne s'oublient pas.Pour moi, Dany est surtout un des meilleurs aquarellistes du métier.
Il faut aussi avouer que le sanglier ne boxe pas dans la même catégorie en terme de palette : la sienne, selon son propre aveu, est assez terne et terreuse.
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Je suis une pive en la matière.
Donc Dany, Lepage et Hermann utilisent les trois l'aquarelle pour la mise en couleur directe?
Oui.
Aussi, à partir de quand Dany utilise la mise en couleur directe pour ses albums ?
Je ne pourrais pas te le dire. Ça date d'avant Transylvania. Mais de quand, aucune idée.
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Pour ceux qui ne voient pas ce que je veux dire, une vidéo explicative (à partir d'1'40) :
Merci Yves, pour le lien ! ( ça m'a éclairé (!) pour mes vidéos perso ! 😉 )
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Il faut aussi avouer que le sanglier ne boxe pas dans la même catégorie en terme de palette : la sienne, selon son propre aveu, est assez terne et terreuse.
Maintenant, parce qu'au moment de "Sarajevo Tango" et On a tué Wild Biil" (Deux must pour moi, en terme de mise en couleur direct + quelques Jeremiah suivant) sa palette était différente.
Après, ils ont tout les trois, en terme de mise en couleur, trois styles différents; on ne peu donc comparer... Moi, j'aime les trois, ça tombe bien !!! 😉😄
Je viens de trouver ça sur le net : (Propos recueillis par Charles-Louis Detournay.)
" Comme vous travaillez en couleurs directes, vous pouvez éventuellement corriger par la suite quelques éléments par l’informatique ?
Après la couleur directe, je scanne effectivement mes planches pour retirer les taches et nettoyer les bords de cases. Je rajoute aussi parfois de la lumière, et plus rarement, il m’arrive de déplacer un personnage. L’informatique est un outil formidable, mais je ne veux pas en abuser : j’aime trop le contact physique avec le papier, le pinceau et la couleur.
Vous êtes l’un des dessinateurs qui possède la palette de styles la plus large : vous êtes capable de réaliser une illustration très réaliste, puis de revenir dans un style humoristique dans la foulée. En ressentant votre plaisir pour Ludivine, n’est-ce finalement pas le registre dans lequel vous vous exprimez le plus naturellement ?
C’est rigoureusement exact : si je dessine spontanément, sans réfléchir, on va retrouver la ligne graphique de Ludivine. Olivier Rameau, Ludivine et les Blaques coquines sont certainement le registre qui me ressemble le plus : un contexte d’apparence légère, sans importance. Je les revendique d’ailleurs sincèrement, car je sais que je développe une certaine dextérité sur ce terrain de l’humour coquin. Pour autant, je serais particulièrement frustré si je m’y cantonnais, car j’ai besoin de me mettre en difficulté pour modifier mon regard et travailler différemment afin d’améliorer ma technique et tenter de me dépasser.
Voilà l’unique motivation : toujours essayer de progresser. Sans ce défi, cela comporte peu d’intérêt de réaliser un album de plus lorsqu’on en a déjà réalisé une quarantaine. Hermann est un modèle dans le genre : plus d’une centaine d’albums dessinés entièrement seul, à la différence d’autres grands dessinateurs qui ont bénéficié de l’aide d’assistants. Et malgré le nombre, Hermann place la barre plus haut à chaque album, et continuer à travailler sa narration : c’est remarquable !
C’est intéressant de voir comment vous vous rapprochez d’Hermann sur cette volonté de progression, alors que vous possédez des personnalités finalement assez différentes ?!
Je suis moins sérieux que lui ! (Rires) Et je me disperse énormément par rapport à lui. Je suis toujours en train de faire plusieurs choses à la fois. Actuellement, je suis par exemple en train de réaliser des toiles à l’acrylique, ce que je n’avais jamais essayé auparavant. Je me suis d’ailleurs un peu piégé en découvrant les possibilités incroyables de rendus presque photographiques de cette technique. Par rapport à l’aquarelle avec laquelle vous travaillez sans filet, l’acrylique vous permet de corriger vos erreurs, comme la peinture à l’huile excepté qu’elle sèche plus vite et que l’on perd moins de temps : c’est passionnant !
Maintenant, que j’ai plus ou moins appréhendé cette technique au pinceau, je vais passer au couteau pour me débarrasser de mon style d’illustrateur, car j’ai justement entamé cette recherche pour explorer à mon humble niveau de nouveaux espaces et procurer de nouvelles émotions. Je rejoins de grands maîtres tels qu’Hermann ou Boucq, en pensant que tout ce que je réalise, quels que soient la technique ou les moyens utilisés, n’a pour unique but que de procurer de l’émotion au lecteur.
- La bande dessinée, le dessin, la peinture ne sont alors que des vecteurs ?
Oui, pour traduire une émotion ! Ce qui peut aussi être le cas d’une franche rigolade. Et malgré les styles et techniques différents, c’est entre autres sur ce point où des Trondheim et Sfar rejoignent des Hermann et Boucq (pour ne citer qu’eux). Quand le lecteur s’arrête sur une case, avec la gorge serrée : c’est gagné ! A contrario, il y a des auteurs qui sont capables de vous dessiner parfaitement une roue de voiture, ou de réaliser un mur où il ne manque pas une brique... Dans ce cas, il faut aimer les briques si on veut ressentir de l’émotion !"
Et l'article en entier avec le lien ci-dessous :
Aussi, à partir de quand Dany utilise la mise en couleur directe pour ses albums ?
Je ne pourrais pas te le dire. Ça date d'avant Transylvania. Mais de quand, aucune idée.
J'aurai pensé que Dany avait utilisé de la gouache. Vu que ses couleurs sont "vives". Alors que je me disais que l'aquarelle est plus transparente, plus "aqueuse".
Il faut aussi avouer que le sanglier ne boxe pas dans la même catégorie en terme de palette : la sienne, selon son propre aveu, est assez terne et terreuse.
Maintenant, parce qu'au moment de "Sarajevo Tango" et On a tué Wild Biil" (Deux must pour moi, en terme de mise en couleur direct + quelques Jeremiah suivant) sa palette était différente.
Son dessin a évolué, sa palette pas vraiment. En tout cas pas de manière sensible. Il le dit lui-même qu'il hésite à recourir à des couleurs vives, à étendre sa palette de couleurs. Il est plutôt timide dans ce registre, là où un Dany ou un Lepage y vont plus franco (mon général).
Après, ils ont tout les trois, en terme de mise en couleur, trois styles différents; on ne peu donc comparer... Moi, j'aime les trois, ça tombe bien !!! 😉😄
Et tu as bien raison. On peut aimer des auteurs différents pour diverses raisons. C'est même tant mieux. L'essentiel est qu'un dessin nous touche. Le reste, c'est de la popotte interne.
Aussi, à partir de quand Dany utilise la mise en couleur directe pour ses albums ?
Je ne pourrais pas te le dire. Ça date d'avant Transylvania. Mais de quand, aucune idée.
J'aurai pensé que Dany avait utilisé de la gouache. Vu que ses couleurs sont "vives". Alors que je me disais que l'aquarelle est plus transparente, plus "aqueuse".
Il utilise de l'aquarelle essentiellement. Regarde par exemple ses ciels, les effets de dissolutions sont impossibles à obtenir avec de la gouache car la matière est plus épaisse, plus opaque et ne se dilue pas de la même façon. Après, il est possible qu'il applique des retouches à la gouache pour donner plus de matière et de consistance à certains éléments avant de terminer par une finition dans Photoshop.
Il utilise de l'aquarelle essentiellement. Regarde par exemple ses ciels, les effets de dissolutions sont impossibles à obtenir avec de la gouache car la matière est plus épaisse, plus opaque et ne se dilue pas de la même façon. Après, il est possible qu'il applique des retouches à la gouache pour donner plus de matière et de consistance à certains éléments avant de terminer par une finition dans Photoshop.
Comme tu es au top, je profite pour te solliciter. 😊
Dany et toi avez publié Transylvania en 2006.
Je suis tombé sur un article Les Guerrières de Troy 3 qui date de 2014. Une partie de l'interview traite de la couleur et de sa collaboration avec Jean-Louis Mourier. (Les feux d'askell, Trolls de Troy,...)
"Et comment s’est réalisée votre collaboration avec Jean-Louis Mourier ?
Je travaille toujours de manière traditionnelle, en couleur directe, avec des encres de couleur rehaussées de gouache. Puis je scanne la planche afin qu’on y rajoute ensuite les effets spéciaux. Et comme cela n’était pas ma spécialité, j’ai travaillé avec Jean-Louis qui m’a bluffé dans sa façon de travailler ! J’avais passé une semaine chez lui pour le premier tome, nous avons remis le couvert pour le second, et sans lui arriver à la cheville, je crois que je commence à bien percevoir comment il parvient à donner de la puissance au dessin avec des calques successifs.
Quels sont les artifices dont vous jouez avec l’informatique ?
Tout d’abord, je corrige les quelques taches qui pourraient subsister. Si on veut rattraper cela en couleurs directes, cela prendrait beaucoup de temps pour un résultat très peu satisfaisant. Avec l’informatique, vous corrigez cela en quelques clics et c’est impeccable, ce qui permet un beau confort de lecture. Même chose avec les bords des cases, afin que la planche reste propre. Puis je travaille les effets de lumières pour les scènes de nuit, autour d’un feu de camp par exemple. Je joue aussi sur les contrastes afin de donner de la profondeur de champ en travaillant différemment l’avant-plan de l’arrière-plan. Cela donne beaucoup de relief et de vie à l’ensemble ! Je suis ravi d’avoir travaillé avec Jean-Louis, car c’est un cador du dessin, dans la lignée de Jijé et de Franz !"
Si je comprends bien, Dany utiliserai de l'encre aquarelle? Donc, ce serait déjà liquide? Alors que l'aquarelle serait, à la base, solide et il faut la diluer avec de l'eau?
Puis, Dany utilise un peu de gouache, pour finalement avec des programmes informatiques.
Saurais-tu s'il avait déjà utilisé l'informatique pour la mise en couleur de Transylvania?
Par contre Hermann, n'utilise que de l'aquarelle (solide)? Pas d'encre aquarelle, ni de gouache, (pour l'informatique, je ne pose même pas la question 😆 )
Il utilise de l'aquarelle essentiellement. Regarde par exemple ses ciels, les effets de dissolutions sont impossibles à obtenir avec de la gouache car la matière est plus épaisse, plus opaque et ne se dilue pas de la même façon. Après, il est possible qu'il applique des retouches à la gouache pour donner plus de matière et de consistance à certains éléments avant de terminer par une finition dans Photoshop.
Comme tu es au top, je profite pour te solliciter. 😊
Dany et toi avez publié Transylvania en 2006.
Je suis tombé sur un article Les Guerrières de Troy 3 qui date de 2014. Une partie de l'interview traite de la couleur et de sa collaboration avec Jean-Louis Mourier. (Les feux d'askell, Trolls de Troy,...)
"Et comment s’est réalisée votre collaboration avec Jean-Louis Mourier ?
Je travaille toujours de manière traditionnelle, en couleur directe, avec des encres de couleur rehaussées de gouache. Puis je scanne la planche afin qu’on y rajoute ensuite les effets spéciaux. Et comme cela n’était pas ma spécialité, j’ai travaillé avec Jean-Louis qui m’a bluffé dans sa façon de travailler ! J’avais passé une semaine chez lui pour le premier tome, nous avons remis le couvert pour le second, et sans lui arriver à la cheville, je crois que je commence à bien percevoir comment il parvient à donner de la puissance au dessin avec des calques successifs.
Quels sont les artifices dont vous jouez avec l’informatique ?
Tout d’abord, je corrige les quelques taches qui pourraient subsister. Si on veut rattraper cela en couleurs directes, cela prendrait beaucoup de temps pour un résultat très peu satisfaisant. Avec l’informatique, vous corrigez cela en quelques clics et c’est impeccable, ce qui permet un beau confort de lecture. Même chose avec les bords des cases, afin que la planche reste propre. Puis je travaille les effets de lumières pour les scènes de nuit, autour d’un feu de camp par exemple. Je joue aussi sur les contrastes afin de donner de la profondeur de champ en travaillant différemment l’avant-plan de l’arrière-plan. Cela donne beaucoup de relief et de vie à l’ensemble ! Je suis ravi d’avoir travaillé avec Jean-Louis, car c’est un cador du dessin, dans la lignée de Jijé et de Franz !"
Si je comprends bien, Dany utiliserai de l'encre aquarelle? Donc, ce serait déjà liquide? Alors que l'aquarelle serait, à la base, solide et il faut la diluer avec de l'eau?
Oui, les boites d'aquarelle se présentent sous cette forme :
L'aquarelle peut aussi être disponible sous forme liquide mais je ne suis absolument pas familiarisé avec celle-ci. J'imagine qu'il faut également la diluer pour jouer sur les intensités (mais je dis peut-être une connerie).
Puis, Dany utilise un peu de gouache, pour finalement avec des programmes informatiques.
Ah ben voilà.
Saurais-tu s'il avait déjà utilisé l'informatique pour la mise en couleur de Transylvania?
Il me semble que oui.
Par contre Hermann, n'utilise que de l'aquarelle (solide)? Pas d'encre aquarelle, ni de gouache, (pour l'informatique, je ne pose même pas la question 😆 )
Uniquement de l'aquarelle solide. Parfois quelques retouches au crayon de couleur, du graphite (mine de crayon réduite en poudre) pour créer des effets d'ombre et bien sûr son marqueur noir pour les contours et le lettrage. Je pense ne rien oublier.
L'aquarelle peut aussi être disponible sous forme liquide mais je ne suis absolument pas familiarisé avec celle-ci. J'imagine qu'il faut également la diluer pour jouer sur les intensités (mais je dis peut-être une connerie).
Liquide, je ne connaissais pas, je viens de voir sur catalogue. Je suppose comme toi, qu'elle s'utilise, comme des encres ou de "l'écoline", dilué ou pas avec de l'eau.
par contre je connaissais en tube, c'est bien aussi. J'en ai et j'en suis content !
J'ai, aussi, des marqueurs aquarelle... on n'arrête pas le progrès ! 😉🙂 , mais je n'en ai pas été convaincu. Après, je n'en ai peut-être pas fait usage à bon escient ! A priori, ils sont fait pour le détail (ils ont deux pointes : pinceau et pointe fine), ce pourquoi je ne les ai pas utilisé - Ceci expliquant sans doute cela ! 🙄 )
Uniquement de l'aquarelle solide. Parfois quelques retouches au crayon de couleur, du graphite (mine de crayon réduite en poudre) pour créer des effets d'ombre et bien sûr son marqueur noir pour les contours et le lettrage. Je pense ne rien oublier.
Du pastel, il me semble aussi, non ?, pour des effets similaires.
Je poursuis mes lectures du forum. Chacun en fera ce qu'il voudra !
En conclusion de ces 22 pages, ressortent, outre Boucq et Vivès pour lesquels je partage une admiration sans borne, Ralph Meyer et Corentin Rouge.
Je ne connais Undertaker que de nom, je n'ai jamais ouvert un seul album, je concède avoir beaucoup de mal avec la colorisation numérique de beaucoup d'albums récents... Je trouve que ça tue et uniformise le dessin. Idem pour Corentin Rouge. Je ne connais pas Rio cité à plusieurs reprises. Chez les Rouge je connais le papa via les scénarios de Giraud.
Enfin, vous semblez être des hommes de bon goût, je vais creuser en ce sens !
Pour revenir à Boucq, que pensez-vous de l'évolution récente de son dessin ?
Je sais qu'il théorise énormément autour de son approche et qu'il a longtemps pensé ne pas être assez aérien dans son trait. Son travail sur le Bouncer est toujours aussi impressionnant qu'avant mais à chaque fois que je me plonge dans Bouche du diable, je suis happé par ce dessin sans concession.
J'ai un peu plus de mal avec ses récents albums d'humour... Je n'ai même pas pris son pape 3.14 paru l'an dernier.
Ah oui, j'oubliais !
S'il faut citer de nouveaux noms, je voue un culte à Blutch et à Goossens !
Une planche des eaux de colère revue par Blutch dans son album Variations. Je ne sais pas si vous l'avez déjà posté sur le forum.
Merci, je ne connaissais pas (ou alors j'ai oublié, ce qui est très probable). En réalité, il s'agit de deux planches transposées en une par Blutch. Le résultat est vraiment très chouette. Mais sans doute trop de petites cases pour ravir le sanglier ! 😉
Du pastel, il me semble aussi, non ?, pour des effets similaires.
Par le passé, oui, par petites touches. J'ignore s'il en utilise encore. Il faudrait que je lui pose la question.
(Je suis rapide à répondre, seulement six mois de délai, c'est pas mal, non ?)
Il faudrait que je lui pose la question.
(Je suis rapide à répondre, seulement six mois de délai, c'est pas mal, non ?)
🤣 On en reparle dans 6 mois.... 🤣🤣🤣
T'inquiètes, l'essentiel est de répondre. Merci Yves.